Psycha quoi ?

Qu’est-ce que peut bien être la psychanalyse ? En démontant les croyances dont celle-ci fait souvent l’objet, au fil des craintes et des questions qu’on peut légitimement avoir, je compte bien, subrepticement, donner un aperçu du concret de la pratique, en tout cas telle que je la conçois…
Avertissement éthique : lorsque je décris une scène ou que je fais le portrait d’une personne en analyse pour illustrer mon propos, je prends généralement soin de fictionnaliser, sauf s’il ne s’agit que d’une bribe de séance ou d’un portrait suffisamment vague pour ne pas faire courir le moindre risque aux personnes intéressées de se faire reconnaître. Cette fictionnalisation des vignettes cliniques ou ces évocations évitant tout signe distinctif permettent de sauvegarder l’anonymat des personnes, par égard à la déontologie inhérente à mon métier : dans un cabinet d’analyse, la confidentialité est sacrée. Aussi, si certaines personnes se reconnaîtront peut-être au détour d’une phrase ou d’une description, rien ne permettra cependant de les identifier.
Avertissement pratique : pour plus de lisibilité, les articles, en forme de macarons, se succèdent dans l’idée d’une montée en puissance. Bonne dégustation !
L’analyste donne parfois l’impression de parler une autre langue : on ressort de la séance avec une phrase étrange, un jeu de mots ou une expression bizarre prononcée on ne sait trop pourquoi et dont on ne comprend pas le sens, mais qui, mystérieusement, résonne. Pourquoi parler ainsi ? Le psychanalyste ne peut-il s’exprimer clairement comme tout le monde ?… Lire la suite
L’analyste pose parfois des questions bêtes dont les réponses semblent évidentes. Il arrive qu’il répète mot à mot ce que l’analysant vient de dire. Le fait-il exprès ? Se prend-il pour un perroquet ?… Lire la suite
Dans le langage courant, « faire une psychanalyse » recouvre le temps qu’on passe en séances : s’agit-il d’un engagement sur plusieurs années, et si oui, combien ? Pourquoi une psychanalyse est-elle si longue ?… Lire la suite
Les gens confondent encore souvent psychothérapie et psychanalyse : ils associent la psychanalyse à une sorte de traitement, d’autant que certains psychanalystes entretiennent la confusion en continuant de parler de leurs analysants comme de « patients » ou de la psychanalyse comme d’une « cure ». Or, les « traitements » sont faits pour les malades. Dans ce cas, si on a l’impression de « s’en sortir » plutôt bien dans sa vie, pourquoi diable ferait-on une psychanalyse ? Ainsi, pour la plupart des gens, il y a ceux qui s’en sortent et les « pauvres malchanceux », qui ont besoin d’aide. En vérité, les « pauvres malchanceux » ne sont pas ceux que l’on croit… Lire la suite
Le tarif d’une séance à Paris varie actuellement entre 70 et 100 euros. Mais suivant la renommée de l’analyste (et sa sensibilité politique), on a parfois vu la séance s’envoler au-delà des 200 euros ! Traditionnellement, on paie à la fin de chaque séance, en argent « sonnant et trébuchant ». À raison d’un rythme hebdomadaire de 1 à 2 séances voire plus, une analyse est donc aussi un engagement financier non négligeable. La psychanalyse est-elle une pratique bourgeoise ?… Lire la suite
S’agit-il d’évaluer la valeur de sa parole ? Ou celle de l’écoute de l’analyste ? Paie-t-on simplement pour une certaine quantité de temps ? Ou pour tout autre chose ? L’argent joue-t-il un rôle de garde-fou ?… Lire la suite
Les « résistances » sont au travail analytique ce que la pédale de frein est à toute voiture qui se respecte : il en faut ! Si nous n’en avions pas, nous n’aurions ni le temps d’assimiler les transformations à l’œuvre, ni la sensation d’en être le Sujet… Lire la suite
Parfois, les résistances de l’analysant sont trop puissantes. C’est au cœur des enjeux transférentiels qu’elles jouent à plein. En voici un florilège, afin d’être certain de mettre toutes les chances de son côté… pour rater son analyse !… Lire la suite
Il est courant d’entendre que la psychanalyse serait sans véritable effet, car elle ne permettrait qu’une compréhension logique des souffrances, sans pour autant rien n’y changer. On lui reproche parfois d’être une pratique de l’esprit qui n’en passerait pas par le corps, mais seulement par les mots. On la critique pour son côté éthéré, voire snob. Le corps en serait le grand oublié. D’ailleurs, le mot « analyse » n’évoque-t-il pas une opération intellectuelle, un exercice purement rationnel ? La psychanalyse ne serait-elle qu’une affaire de tête sans corps ?… Lire la suite
Nous n’avons jamais vécu dans un temps aussi virtuel et désincarné que celui d’aujourd’hui. Si j’avais pour ma part une certaine expérience des séances téléphoniques, la découverte de ce qu’elles génèrent pour bon nombre d’analystes commence au confinement de 2020. Nous avons basculé dans une autre époque, et la pratique analytique avec. Qu’ont-elles de particulier, ces séances dépourvues de la présence des corps, et que changent-elles ? Le divan, devenu virtuel, va-t-il à tout va ? Est-il un « dit vent » ? Et si tout cela n’était que du vent ?… Lire la suite
Il est rare, lors d’une séance de psychanalyse, qu’il ne soit pas question du corps. Petits et grands bobos s’invitent, et parfois, surviennent sur la scène analytique comme des personnages inattendus : malaise, vertige, palpitations, douleurs éphémères, sourdes, aigües… etc… Lire la suite
Traditionnellement, on imagine la psychanalyse comme une grande traversée qui se fait à deux : l’analyste et l’analysant, face et parfois contre le reste du monde. Certes, c’est un aspect incontournable de l’aventure : la confidentialité et le caractère unique de la relation analytique contribuent à ce qu’entre les deux acteurs de l’Odyssée se crée un monde à part, singulier. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette dimension duale n’est possible qu’en vertu d’une autre : la dimension collective ! Car c’est elle, et seulement elle, qui crée l’analyste… Lire la suite
À suivre…
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