Une analyste dans la cité

Analyste, on ne cesse pas de l’être en sortant du cabinet : on l’est dans son écoute de la rue, du monde, du présent. On continue de l’être avec tout ce que l’on est aussi, par ailleurs. De plus, la psychanalyse est une grille de lecture souvent oubliée qui peut apporter des éléments d’éclairage complémentaire à tout ce qui se manifeste dans notre actualité sociétale et culturelle.

Ici, je propose de répondre par des articles un peu plus denses aux questions qui n’interrogent pas seulement l’analyste, mais aussi l’essayiste, la femme ou la citoyenne, dans la veine de celles qui me sont souvent posées et que j’ai synthétisées comme par exemple :

« Puisque vous avez publié sur ladite « douance », peut-on vous considérer comme une psy spécialisée dans le suivi des personnes concernées par cette question ? ». Ou bien : « En tant qu’analyste et femme, comment écoutez-vous se « parler la langue » à l’endroit du féminin, sachant que le terrain des mots est un des grands combats du féminisme contemporain ? ». Ou encore : « D’après vous, en quoi la psychanalyse heurte l’idéologie dominante ? », mais également : « Quel regard portez-vous sur la représentation du psy à l’écran, notamment dans la série à succès En thérapie ? Que révèle-t-elle de l’évolution des stéréotypes de l’analyste ? »… etc.

Enfin, même si ces interrogations appelleront un ton parfois plus personnel, force est de constater que mes réponses, aussi « psychanalytiques » soient-elles, déboucheront tout naturellement sur des considérations politiques, puisqu’elles ont toutes en commun de questionner l’analyste dans la cité.

À noter que ces articles, en forme de cartes, ont été rédigés les uns à la suite des autres : pour plus de fluidité, j’en conseille donc la lecture dans l’ordre de leur apparition. À vous de jouer !

Parce que j’ai eu l’air d’avoir écrit sur la question de la « douance » (cf. Publications), on me demande souvent si je suis spécialisée dans le suivi des personnes « HPI ». Qu’en est-il ?… Lire la suite

Comment est-on passé du genre humain au genre masculin comme norme ? La raison en est que cette mise à l’écart de l’humanité s’est faite, outre la négation de leurs droits ou leur oblitération dans l’Histoire, par un puissant arsenal de l’infériorisation des femmes : les mots. Car c’est d’abord notre façon de prendre imaginairement place dans le monde qui détermine le réel de notre condition. Or, ce sont les mots, l’usage et les mésusages de la langue qui façonnent notre manière de voir le monde… Lire la suite

Ce jour-là, dans la douce lumière de l’été 1909, un bateau est à l’approche du port de New York. Sur le pont, un barbu aux yeux perçants, sourire en coin, flanqué de deux compères, marmonne dans son cigare : « Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste ! ». Serré de près par Jung et Ferenczi, le barbu au cigare n’est autre que Freud, bien décidé à inoculer, au cœur des certitudes conquérantes de l’esprit américain, le pire des fléaux… Lire la suite

La culture populaire offre un miroir passionnant du point sociétal où nous en sommes et le phénomène des séries, qui a explosé dans ces deux dernières décennies, permet de prendre le pouls de l’évolution de nos représentations…. Lire la suite